« La connaissance de la Patrie est le fondement de toute véritable instruction civique ».
G. Bruno
C’est ici que tout commence. J’aimerais vous faire découvrir une part de l’éducation de nos parents (pour certains) et grands-parents (pour la plupart d’entre-eux), à travers la lecture (peut-être relecture) du célébrissime ouvrage d’Augustine Fouillée, alias G. Bruno, Le Tour de la France par deux Enfants (édition E. Belin).
Mais avant de commencer, une petite remise dans le contexte s’impose : c’est par cet ouvrage de lecture courante à l’usage des élèves du Cours Moyen que s’est transmise au fil des générations l’idée de la Revanche inscrite dans les causes de la Première Guerre Mondiale. Lequel d’entre nous n’a pas déjà entendu parler – à l’occasion d’un cours d’histoire au lycée – des aventures de ces deux petits patriotes, partant de leur Lorraine natale – devenue allemande suite à la guerre de 1870 – pour aller rejoindre et servir la patrie France ?
Le livre, édité de 1877 à 1960 (!) et lauréat de l’Académie française – excusez du peu ! – a pour ambition d’initier les écoliers « à la vie pratique et à l’instruction civique en même temps qu’à la morale ; ils acquièrent des notions usuelles sur l’économie industrielle et commerciale, sur l’agriculture, sur les principales sciences et leurs applications ».
Il raconte les aventures des deux lorrains André et Julien, enfants élevés dans l’amour de la Patrie (française), s’enfuyant de leur Lorraine de venue allemande pour rejoindre leur oncle en France.
Au coeur de cet enseignement se trouve bien évidemment l’idée de Patrie. « On se plaint continuellement que nos enfants ne connaissent pas assez leur pays : s’ils le connaissaient mieux, dit-on avec raison, ils l’aimeraient encore davantage et pourraient encore mieux le servir. (…) En leur racontant le voyage courageux de deux jeunes Lorrains à travers la France entière, nous avons voulu pour ainsi dire leur faire voir et toucher ; nous avons voulu leur montrer comment chacun des fils de la mère commune arrive à tirer profit des richesse de sa contrée et comment il sait, aux endroits même où le sol est pauvre, le forcer par son industrie à produire le plus possible ».
C’est cette histoire que j’aimerais présenter, dans une édition de 1914 débarrassée de toute référence religieuse – la loi de 1905 est passée par là – mais entièrement revue et augmentée d’un épilogue (!).
Comme il m’est impossible de reproduire l’intégralité du texte, je me « contenterai » des titres des chapitre, accompagnés de leur leçon de morale. Cela vaut déjà la lecture !
I. – Le départ d’André et de Julien.
Rien ne soutient mieux notre courage que la pensée d’un devoir à remplir.
SBr.
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